Le Pirate by Scott Walter

Le Pirate by Scott Walter

Auteur:Scott, Walter [Scott, Walter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Action & Aventure
Éditeur: Feedbooks
Publié: 2009-10-12T22:00:00+00:00


Chapitre 22

« Le sourire infernal qui brillait dans ses yeux

« Excitait à la fois la crainte et la colère.

« Osait-on l’irriter, malheur au téméraire !

« Son regard faisait fuir la pitié vers les cieux ! »

LORD BYRON, le Corsaire.

La pêche est la principale occupation des habitans des îles Shetland, et c’était autrefois sur elle que comptaient les riches, pour augmenter leurs revenus, et les pauvres pour s’assurer des moyens d’existence. La saison de la pêche y est donc ce qu’est celle de la moisson dans un pays agricole, c’est-à-dire l’époque la plus importante comme la plus animée de l’année.

Dans chaque district, les pêcheurs se rassemblent à des rendez-vous désignés, y conduisent leurs barques, et y réunissent leurs équipages. Ils construisent sur le rivage, pour leur habitation temporaire, de petites huttes en terre couvertes de gazon, et des skeows ou hangars pour faire sécher le poisson ; de sorte que la côte solitaire prend tout-à-coup l’air d’une ville indienne. Les points où ils se rendent pour pêcher en pleine mer sont souvent à plusieurs milles du lieu où l’on fait sécher le poisson, de sorte qu’ils sont toujours absens vingt ou trente heures, souvent davantage ; et, s’ils ont le malheur d’avoir contre eux le vent ou la marée, ils restent en mer deux ou trois jours, avec une très petite provision de vivres, et sur des barques de construction très fragile. Il arrive même quelquefois qu’on n’en entend plus parler. Le départ des pêcheurs éveille donc des idées de dangers et de peines qui ennoblit leur état ; et les inquiétudes des femmes qu’on voit, sur le rivage, suivre les barques des yeux, ou cherchant à les découvrir de loin lors de leur retour, ajoute un vif intérêt à cette scène.

Tout était donc vie et activité sur le rivage, quand l’Udaller et ses amis y arrivèrent. Les équipages d’une trentaine de barques, composés chacun de trois à six hommes, ayant pris congé de leurs femmes et de leurs parens, sautaient à bord de leurs longues barques norvégiennes, où leurs lignes et leurs filets étaient déjà préparés. Magnus n’était pas spectateur oisif de cette scène ; allant sans cesse de l’un à l’autre, il s’informait de l’état de leurs provisions pour le voyage et de leurs préparatifs pour la pêche. De temps en temps il proférait quelque gros jurement en norse ou en hollandais, appelait les pêcheurs des nigauds qui allaient se mettre en mer dans des barques mal avitaillées ; mais il finissait toujours par ajouter à leurs provisions un gallon de genièvre, un lispund de viande salée, ou quelque autre chose qui pouvait leur être utile. Les braves pêcheurs, en recevant ses présens, lui adressaient leurs remerciemens avec cette brièveté brusque qui plaisait à Magnus ; mais la reconnaissance des femmes était plus bruyante, et il était obligé de leur imposer silence en donnant au diable toutes les langues femelles, depuis celle de notre mère Ève.

Enfin tous se trouvèrent à bord ; les voiles furent déployées, et l’on donna le signal du départ.



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